Pourquoi drainer une paroi verticale enterrée ?
15 mars 2022
Avant-propos : les contraintes mécaniques
Le tassement du remblai et la poussée naturelle vers la paroi verticale (ou soubassement) peut porter atteinte à l’intégrité du revêtement d’étanchéité ou d’imperméabilisation.
La pose d’une nappe à excroissances de protection est ainsi fortement conseillée dans les DTU (20.1 et 23.1). Une nappe de protection « simple » (sans fonction de drainage) suffira si un drainage vertical n’est pas nécessaire (sol très perméable, absence de pente vers la construction, remblai drainant), mais nous verrons plus loin que le drainage devient de plus en plus une absolue nécessité pour favoriser la longévité de la construction.
Humidité et ruissellement.
L’humidité du sol et le ruissellement des eaux de pluie peuvent, à leur contact, endommager les revêtements.
En cas de nécessité de drainage (voir le point 5), une nappe de protection et drainage s’avère indispensable.
1. Les risques
Les éléments de la maison au contact du sol tels que la dalle de sol ou la cave, sont très souvent en contact avec l’eau sous ses formes les plus variées : nappe phréatique, eaux de ruissellement, couche aquifère, etc.
La formation d’une poche d’eau à proximité immédiate d’une maison risque de provoquer des dégâts au niveau du soubassement ou de la cave : humidité, moisissures, salpêtre, fissures, etc.
Un drainage efficace évacue la poche d’eau néfaste et protège ainsi le bâtiment.
L’Agence Qualité Construction (AQC), dans sa Fiche Pathologie Bâtiment n°B2 pointe le drainage comme LA solution pour éviter les infiltrations.
2. La réglementation
Le drainage est depuis de nombreuses années une technique courante de la construction en France. La reconnaissance du drainage s’est acquise par sa citation dans les Documents Techniques Unifiés (DTU) établis par la Commission Générale de Normalisation du Bâtiment/DTU en collaboration avec le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB).
Ce sont les DTU 20.1 (Ouvrages en maçonnerie de petits éléments – Parois et murs) et 23.1 (Murs en béton banché) qui encadrent les travaux du bâtiment qui intéressent particulièrement la question de la protection et du drainage des soubassements.
Les Documents Techniques Unifiés (DTU) définissent les Règles de l’Art et les bonnes pratiques professionnelles à observer pour garantir une bonne mise en œuvre des systèmes techniques.
Une mise en œuvre en conformité avec les DTU permet aux professionnels de minimiser les risques de détérioration et de valider ainsi le système technique aux yeux des contrôleurs techniques et des assureurs.
3. Dois-je drainer ?
En plus de la nécessité de protéger le revêtement d’étanchéité ou d’imperméabilisation, la nature du terrain et l’environnement topographique vont déterminer s’il y a lieu de mettre en œuvre un drainage vertical (cf. DTU 20.1 et 23.1).
Le DTU 20.1 précise les cas où il y a risque de stagnation des eaux de ruissellement au contact de la paroi, suffisante pour que l’eau pénètre dans le bâtiment à travers le mur ou en cheminant à travers sa fondation, de fait qu’un drainage est rendu nécessaire : terrain peu perméable (ex : argile, limon), terrain en déclivité vers le bâtiment, d’autres cas existent et sont laissés à l’appréciation du maître d’ouvrage.
Néanmoins, l’accélération du changement climatique et l’accentuation des aléas (épisodes pluvieux forts, pluies cévenoles, retrait-gonflement des argiles, etc.) accroissent le besoin de drainer les constructions pour les protéger durablement.
Le coût supplémentaire du drainage reste faible en comparaison des désordres et des risques encourus.